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Le changement climatique

Les conclusions du Vème rapport du GIEC sont sans équivoque. La vitesse de réchauffement de la planète ces 150 dernières années est sans précédent, et les activités humaines en sont majoritairement responsables (à 90%). L'utilisation intensive des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) depuis l'ère industrielle conduit à une augmentation de l'effet de serre, qui est le premier effet à l'origine du changement climatique. Si nous continuons sur cette trajectoire, nous pourrions atteindre à la fin du siècle un réchauffement voisin de 4° Celsius, auquel il sera très difficile de s'adapter. Les conséquences seraient irréversibles.

L'enjeu est aujourd'hui de contenir le réchauffement en dessous de 2°C d'ici 2100. Nous devons, pour atteindre cet objectif, réduire urgemment nos émissions de GES de 40 à 70 % d'ici à 2050 et s'engager dans une trajectoire qui les réduirait à zéro à l'horizon 2100. Nous devrions cesser immédiatement d'exploiter 1/3 des réserves actuelles de pétrole, 50% des réserves de gaz et plus de 80 % des réserves de charbon ; préserver les puits de carbone que sont les forêts ou les savanes ; et nous acheminer vers des sources d'énergie alternatives et vers des modèles de sociétés sobres en carbone. Le principal enjeu consiste ainsi à trouver les moyens d’abaisser substantiellement les émissions de GES tout en maintenant un niveau de croissance économique suffisant pour permettre une réduction des inégalités dans le monde. 

Le changement climatique affecte l'ensemble des écosystèmes. De manière globale, les pays les plus vulnérables sont les pays les plus pauvres, car ils ont des moyens limités de lutter contre les effets du changement climatique et d'anticiper les stratégies d'adaptation. S’adapter au changement climatique implique une complexité croissante des interactions, notamment entre l’utilisation de l’eau, de l’énergie et de la terre, et la biodiversité. Nous savons que tous les résultats obtenus par les stratégies  d'atténuation et de réduction des GES conditionnent ainsi l’ampleur de l’adaptation qui sera nécessaire. Nous ne connaissons cependant pas encore tous les scénarios  et nous ne sommes pas en mesure actuellement de mesurer tous les risques d’effets.

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l'effet de serre
L'EFFET DE SERRE, C'EST QUOI ?

Depuis des millions d’années, la terre connaît des cycles de température : elle se refroidit ou se réchauffe, mais cette évolution se déroule sur des périodes très longues. Depuis la révolution industrielle (1870), et particulièrement depuis la fin de la seconde guerre mondiale (1945), la terre se réchauffe anormalement vite (courbe sur les 150 dernières années). Les scientifiques en sont surs à 97%, ce sont les activités de l’homme qui sont responsables de cette élévation rapide, et qui peut menacer tous les équilibres. C’est ce qu’on appelle l’effet de serre.

 

L’effet de serre est, au départ, un phénomène naturel. Pour se protéger, la Terre renvoie naturellement une grande partie des rayons du soleil et en conserve une autre partie, comme un régulateur. Sans cela, il fera -18 degrés sur la Terre. Mais certains gaz et certaines particules dans l’air, comme le dioxyde de carbone ou le méthane, retiennent ce rayonnement et nous le renvoient, comme un couvercle sur une casserole. C’est là que l’Homme est responsable et qu’il peut agir. Car ce sont ses activités industrielles intensives (utilisation et combustion des énergies fossiles comme le pétrole, déforestation, élevage et agriculture industriels) qui produisent et qui rejettent dans l’air  une quantité importante de ces gaz.  Le gaz carbonique est de loin le principal responsable de l'augmentation de l'effet de serre et le plus préoccupant car les molécules de CO2 persistent des centaines d'années dans l'atmosphère. Une partie du CO2 émis a par ailleurs été absorbée par les océans. La concentration de méthane a augmenté de 150 % depuis 1750, sous l'effet notamment de la croissance du nombre de ruminants, de l'expansion des rizières ou des décharges. L'accumulation de gaz à effet de serre d'origine humaine explique la quasi-totalité du 0,7 degré de réchauffement moyen enregistré en surface entre 1951 et 2010, les causes naturelles telles que l'activité solaire ne comptant que pour 0,1 degré.

 

L'homme est devenu l'acteur principal du changement climatique sur des échelles de temps extrêmement courtes. C'est bien la vitesse inédite du réchauffement actuel – à l'échelle géologique – qui lui donne son caractère de crise et qui ­inquiète les scientifiques.

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le réchauffement climatique en 4 minutes

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quels sont les signes du changement climatique ?

Chacune des trois dernières décennies a été successivement plus chaude à la surface de la terre qu'aucune autre décennie depuis 1850. La température moyenne enregistrée à la surface du globe a augmenté de 0,85 °C entre 1880 et 2012. Cette hausse de la température moyenne n'est pas uniforme: elle est proche de 1°C en France au cours du siècle dernier, contre 2 °C à 4 °C dans les régions polaires.

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La hausse de la température moyenne n'est pas le seul indice qui atteste du réchauffement climatique. L'élévation du niveau des mers en témoigne ainsi doublement car elle provient à la fois de la fonte de glaciers et de l'expansion thermique de l'océan (les 75 m ­supérieurs de l'océan se sont ­réchauffés de 0,11 °C par ­décennie entre 1971 et 2010). Le niveau moyen global de la mer s'est élevé de 19 cm entre 1901 et 2010, un rythme supérieur à celui enregistré au cours des deux derniers millénaires.

La surface minimale de la banquise dans l'océan Arctique se réduit au rythme de 3,5 % à 4,1 % par décennie. De même, l'étendue du manteau neigeux au printemps diminue depuis les années 1950 dans l'hémisphère Nord. Le recul des glaciers continentaux est observé de façon quasi généralisée depuis trois à quatre décennies, avec une nette augmentation au cours des vingt dernières années. Une planète plus chaude est aussi une planète plus humide. Les analyses effectuées à l'échelle mondiale montrent que la quantité de vapeur d'eau présente dans l'atmosphère a augmenté au-dessus des terres émergées et des océans.

Le cycle de l'eau a, lui aussi, été modifié: en moyenne, sur les zones terrestres de l'hémisphère Nord, les précipitations ont augmenté depuis 1901. « Prise séparément, une seule analyse peut ne pas être concluante, peut-on lire dans le cinquième rapport du GIEC, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (p. 13), rendu public en novembre 2014. Mais l'étude de ces différents indicateurs et de jeux de données indépendants a amené un grand nombre d'équipes de recherche, travaillant séparément, à toutes formuler la même conclusion. Des abysses de l'océan au sommet de la troposphère, les signes du réchauffement de l'air et de l'océan, de la fonte des glaces et de l'élévation du niveau de la mer pointent tous, sans équivoque, vers une même conclusion: la planète s'est réchauffée depuis la fin du XIXe siècle. »

LES DATES CLES DES NEGOCIATIONS CLIMATIQUES

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QUELLES CONSEQUENCES et quels impacts ?

Ces dernières décennies, aucune région du monde n'a échappé à l'un ou l'autre des effets du changement climatique. Toute une ­série d'impacts ont en effet été répertoriés par les scientifiques :

 

  • tensions sur la ressource en eau potable, notamment dans les régions subtropicales arides;

  • risque accru de submersion côtière et d'inondations provoquant une perte des écosystèmes terrestres et d’eaux intérieures, de leur biodiversité et des services qu’ils fournissent.

  • disparition accélérée d'espèces végétales et animales. Perte des écosystèmes maritimes et côtiers, de leur biodiversité et des services qu’ils fournissent.

  • multiplication des événements extrêmes, tels que les vagues de chaleur, les sécheresses, les épisodes de précipitations diluviennes et les feux incontrôlés, provoquant des vagues de mortalité.

  • menace sur la survie d'écosystèmes uniques tels que la banquise de l'Arctique et les récifs coralliens (disparition d'Etats insulaires).

  • effets négatifs sur les rendements des cultures provoquant Insécurité alimentaire et rupture des chaînes de production alimentaire. Le changement climatique peut augmenter de façon indirecte les risques de conflits violents, de guerre civile et de violence intercommunautaire, en amplifiant les sources de conflit telles que la pauvreté et les chocs économiques.

A l'avenir, l'amplitude des conséquences dépendra directement de l'intensité du réchauffement à venir, en exacerbant les mêmes phénomènes :

La montée des océans. Les océans pourraient monter de 80 cm d’ici la fin du siècle. Des îles entières pourraient simplement disparaître dans les océans indien et pacifique (Maldives, Indonésie, iles du pacifique), et des côtes continentales pourraient reculer progressivement de plusieurs dizaines de kilomètres. Les eaux des océans pourraient aussi devenir plus acides menaçant directement l’existence de certaines espèces (poissons, végétaux).

À ces phénomènes s'ajoute celui de l'acidification des océans, qui n'est pas directement lié à l'accentuation de l'effet de serre mais à l'absorption d'une partie du CO2 émis dans l'atmosphère. Cette acidité croissante – 26 % d'augmentation depuis le début de l'ère industrielle – peut affecter le bon fonctionnement des écosystèmes marins, avec des effets en chaîne potentiels sur les ressources halieutiques. Les pays les plus pauvres seront les plus durement touchés.

Le cycle de l’eau pourrait se modifier (cycle de l’eau, évaporation, et courants qui transportent les nuages). Il pourrait pleuvoir davantage dans certaines parties du Globe (Nord), et moins sur d’autres parties (Sud), provoquant des sécheresses plus fréquentes, plus longues, avec moins de ressources en eau potable (débit des fleuves et puits). Avec la montée des océans, des sources d'eau potables pourraient aussi se saliniser.

 

Environ 20 à 30% des espèces végétales et animales pourraient simplement disparaître dans les prochains décennies, incapables de s’adapter aussi rapidement à tous ces changements de température et de modification de l’environnement, Et d’autres espèces pourraient trouver des terrains plus favorables pour se développer. C’est le cas de certains moustiques porteurs de maladies tropicales.

 

Environ 700 millions de personnes pourraient  définitivement changer de lieu de vie d’ici 2100. Ils devront  s’adapter à de nouvelles conditions de vie, lutter contre des phénomènes climatiques de plus en plus changeants et capricieux (sécheresse, ouragans, inondations), partager des ressources de plus en plus rares  (eau, cultures céréalières, poissons et viande) et faire face à des crises alimentaires chroniques. 

Un saut du thermomètre de plus de 4degrés d'ici à la fin du siècle, combiné à l'augmentation de la population mondiale, « engendrerait des risques considérables pour la sécurité alimentaire à l'échelle mondiale et régionale », insistent les scientifiques du Giec dans leur cinquième rapport. Globalement « les impacts du réchauffement climatique vont exacerber la pauvreté dans la plupart des pays en développement, rendre plus difficile la réduction de la pauvreté (…) et créer de nouvelles poches de pauvreté », affirme le cinquième rapport du Giec. Selon le PNUE, un réchauffement climatique de 2 degrés menacerait de sous-alimentation plus de la moitié de la population africaine.

quelles conséquences
quelles solutions
QUELLES SOLUTIONS ?

Adapter nos modes de vie. Le réchauffement climatique aura pour conséquence le déplacement de près de 250 millions de personnes à travers le Monde, d'ici 2050. Cela signifie probablement une concentration urbaine encore plus importante dans des mégalopoles existantes, ou des villes nouvelles. Le besoin énergétique de ces villes s'en trouvera multiplié pour le transport, l'éclairage, la distribution d'eau, etc... 

L'une des solutions au changement climatique est de repenser l'organisation de nos modes de vie et de consommation, de façon à respecter l’environnement et la potentialité des ressources énergétiques. Il est nécessaire de nous orienter vers une société durable et raisonnable : c’est-à-dire durable sur le plan écologique, raisonnable sur les capacités énergétiques de la Terre , équitable sur le plan social et stable sur le plan économique. Le choix d’un mode de vie durable doit être encouragé et devenir la norme sociale. 

Tous les secteurs doivent être impliqués dans ce changement de cap : les pouvoirs publics, les entreprises, la société civile, l’enseignement, les citoyens, etc. Le rôle des pouvoirs publics est déterminant pour assurer la transition de notre mode de vie vers une société durable. 

« Ce n’est pas en changeant mon mode de vie que je vais sauver la planète ! » entend-on souvent. Pourtant la culture et le mode de vie de millions de personnes ont au final un impact considérable. Pour réduire notre « empreinte » sur le climat, trois domaines d’intervention sont envisageables : ce que nous mangeons, comment nous nous déplaçons et comment nous nous logeons. Le logement, l’alimentation, la mobilité et les loisirs sont en effet responsables de 70 % de l’impact environnemental de notre mode de production et de consommation.

 

 

Réduire nos consommations de gaz à effet de serre. Il s'agit d’adapter progressivement nos modèles énergétiques basés sur les énergies fossiles très polluantes pour fabriquer, nous déplacer, pour nous éclairer, nous chauffer, et les remplacer par des énergies propres et renouvelables (éoliennes, solaire, hydraulique, géothermie, etc). 

Aujourd’hui, 85 % des sources d’énergie utilisées sur Terre ne sont pas renouvelables. Il s’agit du pétrole (40 %), du charbon (20 %), du gaz naturel (19 %) et l’uranium (6 %) utilisé pour l’énergie nucléaire. Ces ressources se sont constituées il y a plusieurs centaines de millions d’années et se sont stockées dans le sol. De manière générale, la majorité des pays industrialisés ont beaucoup utilisé et utilisent encore le pétrole et le charbon pour se déplacer, se chauffer et s'éclairer, mais aussi comme matière première pour produire les objets du quotidien. Nos sociétés se sont organisées autour de l’exploitation maximale de ces ressources fossiles, aujourd’hui responsables d’une bonne partie des gaz à effet de serre émis en trop grosse quantité dans l’atmosphère. En Afrique, on a plus souvent recours au bois, ce qui génère des problèmes de déforestation.

Les énergies fossiles sont très émettrices de gaz à effet de serre lors de leur combustion, et leur quantité disponible n'est pas inépuisable. Selon les prévisions, les réserves de ces combustibles fossiles, dans la forme actuelle de leur exploitation, ne répondront plus à nos besoins d’ici 30 à 50 ans. A l’avenir, une seule source d’énergie ne pourra pas remplacer le pétrole. Il faudra s’appuyer sur un bouquet d’énergies, chacune répondant à un besoin spécifique.

L’un des grands espoirs de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre réside dans le développement des énergies renouvelables, qui utilisent la force du vent, du soleil et des marées, ou la chaleur naturelle de la Terre. Les stocks des énergies renouvelables sont de fait quasiment illimités, car elles sont disponibles presque partout à la surface de la Terre, pour peu qu’on ne les consomme pas plus vite qu’elles ne se reconstituent. Mais cette transition doit également nous amener à repenser les transports, nos logements, notre manière de consommer.

Si le développement de ces énergies renouvelables étaient déjà un impératif vu l’épuisement des ressources fossiles, le réchauffement climatique a permis de donner une nouvelle impulsion à la recherche pour trouver des solutions d'adaptation à notre futur environnement.

Lutter contre le gaspillage et d'abord maîtriser notre consommation d'eau.  L’eau est impliquée à tous les niveaux du système climatique (atmosphère, hydrosphère, cryosphère, surface des terres, biosphère). Les premiers impacts du changement climatique qui affectent les hommes sont en lien avec l’eau, en tant que ressource naturelle qui conditionne la vie. Il est largement prouvé par des relevés d’observations et des projections climatiques que les sources d’eau douce sont vulnérables et auront à souffrir gravement du changement climatique, avec de grandes répercussions sur les sociétés humaines et sur les écosystèmes. L’augmentation de la température des eaux et les variations des phénomènes extrêmes devraient influencer la qualité de l’eau et aggraver de nombreuses formes de pollution aquatique. Les simulations scientifiques s’accordent à prévoir une augmentation des précipitations dans les latitudes élevées et une partie des tropiques, et une diminution dans certaines régions subtropicales, avec pour conséquence des périodes de sécheresse plus longues et plus fréquentes dans certaines parties du globe. Les rendements agricoles seront assurément impactés, mais aussi le fonctionnement et l’exploitation des infrastructures hydrauliques existantes, notamment pour la production d’énergie hydroélectrique,  les systèmes de drainage et d’irrigation, ainsi que les pratiques de gestion et partage de l’eau. Notre mode de consommation de l'eau devra être adapté.

 

Adapter nos modèles agricoles en remplaçant par exemple des cultures qui demandent trop d’eau, et lutter contre la déforestation qui favorise l’érosion des sols. 

La relation entre changements climatiques et agriculture est à double sens : l’agriculture contribue à maints égards aux changements climatiques, et les changements climatiques ont généralement des répercussions négatives sur l’agriculture. A l’échelle mondiale, l’agriculture, la déforestation, l'élevage et les autres utilisations des terres sont responsables d’environ 25% des émissions de gaz à effet de serre. Alors que la demande de produits alimentaires, de fourrages, de fibres et de combustibles ne cesse d’augmenter, les changements climatiques risquent de dégrader irrémédiablement le stock de ressources naturelles dont dépend l’agriculture.

Avec un réchauffement de 2 °C, les sécheresses et l'aridité prévisibles en Afrique subsaharienne rendront entre 40 et 80 % des terres agricoles impropres à la culture du maïs, du millet et du sorgho à l’horizon 2030-2040. La sécurité alimentaire devient alors un défi majeur, et les agriculteurs devront s'adapter à de nouvelles techniques et cultures.

Les pays tropicaux, dont le secteur rural est important et peu artificialisé, sont particulièrement vulnérables aux effets du changement climatique. Les modélisations montrent que les zones sèches y deviendront plus sèches et les zones humides plus humides. Une augmentation de température moyenne de 2°C est beaucoup plus grave en zone tropicale qu’en zone tempérée.

 

Pour ces pays, réduire la vulnérabilité des populations est une priorité. L’adaptation y est perçue comme un plus grand enjeu que l’atténuation.

Financer les projets de développement contribuant à l'atténuation et l'adaptation aux effets du réchauffement climatique. Il faut bien sûr que tous les pays soient solidaires, car le réchauffement climatique est la préoccupation de tout le monde. Il faut donc aider les pays qui ont le moins de ressources à s’adapter aux changements. Les pays les plus riches se sont pour cela entendus lors de la COP de Copenhague (Cop15 en 2009) sur la constitution d’un Fonds vert de 100 milliards de dollars d’ici 2020. A ce jour, seulement 10% ont été collectés. Il faut donc que les pays s’engagent davantage.

QUE PRéVOIENT LES ACCORDS DE PARIS ?

Le premier accord sur le climat à vocation universelle. L'accord de Paris est qualifié d'« historique » dans la mesure où il est le premier texte portant sur les enjeux climatiques mondiaux à être adopté par autant de pays. Le protocole de Kyoto en 1998 ne s'appliquait qu'aux pays développés, tandis que l'accord, peu contraignant, de Copenhague en 2009 comprenait 26 pays industrialisés et émergents. En date du 04 octobre 2016, l'accord de Paris a été adopté et signé par au moins 55 pays représentant au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre (après adoption de la Chine, des Etats-unis, de l'Inde, du Canada et des Etats membres de l'Union Européenne). Les pays ont donc dorénavant obligation de le mettre en vigueur dès 2020. 

 

Limiter le réchauffement climatique « en dessous » du seuil des 2 degrés Celsius.

C'est l'un des objectifs les plus cruciaux de l'accord, largement discuté depuis deux semaines. Selon les experts, une telle mesure était impérative, car au-delà de 2 degrés Celsius, le réchauffement climatique aura sans nul doute des conséquences désastreuses pour la planète. L'accord va même plus loin en encourageant la poursuite des efforts pour « limiter la hausse des températures à 1,5 degré Celsius, en reconnaissant que cela réduirait significativement les risques et impacts du changement climatique. »

Aider les pays en développement. Le texte prévoit que « les pays développés parties fournissent des ressources financières pour venir en aide aux pays en développement ». Le financement attendu par ces pays a été fixé à hauteur de 100 milliards de dollars par année jusqu'à 2020, où il devrait être revu à la hausse. Ces fonds d'appui sont censés aider les pays les pauvres, qui seront aussi parfois les plus touchés, à faire face aux changements climatiques et à investir dans une économie plus verte.

Des responsabilités communes, mais différenciées. L'accord rappelle le principe des « responsabilités communes, mais différenciées » de la Convention onusienne sur le climat de 1992 en insistant sur la différenciation des efforts demandés aux divers pays en fonction de leur part de responsabilité dans le réchauffement climatique. Le texte précise : « Les pays développés continuent de montrer la voie en assumant des objectifs de réduction des émissions en chiffres absolus ». Les pays en développement, quant à eux « devraient continuer d'accroître leurs efforts d'atténuation [...] eu égard aux contextes nationaux différents ». Il s'agit donc de reconnaître les particularités de chaque pays et les implications différentes qui en découleraient.

Un monde sans carbone d'ici 2100. Le texte reste discret sur la question des gaz à effet de serre. Il prévoit seulement de viser « un pic des émissions mondiales de gaz à effet de serre dès que possible » et à plus long terme (dans la deuxième moitié du texte), de parvenir à « un équilibre » entre les émissions d'origine anthropique et leur absorption par des puits de carbone.

L'établissement d'un palier quantitatif, par exemple la diminution de 40 % à 70 % les émissions mondiales d'ici 2050 recommandée par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), a été jugé trop contraignant pour les intérêts des diverses parties. Optimiste, l'accord établit toutefois l'objectif d'un monde sans carbone entre 2050 et 2100.

Révision aux 5 ans et possibilité de retrait. Outre un mécanisme de révision des contributions des pays signataires tous les cinq ans, l'accord prévoit aussi un droit de retrait « à tout moment », par « notification » à partir de trois ans après l'entrée en vigueur du texte. Si l’accord climat comporte certaines contraintes juridiques – notamment un mécanisme de transparence qui conduira un comité d’experts à vérifier les informations fournies par les Etats –, il ne prévoit pas de mesure coercitive à l’égard de ceux qui ne rempliraient pas leurs engagements. Le texte est dans ce sens moins contraignant, donc plus facile à respecter que le protocole de Kyoto (fondé sur des objectifs chiffrés de baisse d’émissions à atteindre par les pays développés).

ACCORDS DE PARIS
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