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AGIR & S'ADAPTER

L' Afrique face au changement climatique

Face au réchauffement climatique, le continent africain est, avec l’Asie et les Etats insulaires, l’une des régions les plus vulnérables au monde. D’après l’indice de vulnérabilité au changement climatique de 2015, établi par le cabinet britannique d’analyse des risques Verisk Maplecroft, sept des dix pays les plus menacés par le changement climatique sont en Afrique. Il s’agit de l’Ethiopie, de l’Erythrée, du Soudan du Sud, du Tchad, de la République centrafricaine, du Nigéria et de la Sierra Leone.

Deuxième continent par sa taille et par sa population, l’Afrique abrite environ 1,2 milliard de personnes, dont 43% ont moins de 15 ans en Afrique subsaharienne. On y recense également 20% de toutes les espèces connues de plantes, de mammifères et d'oiseaux au monde.

A cause des effets du changement climatique,accentués par l’urbanisation galopante et la pression démographique, cette richesse est aujourd’hui gravement menacée. Pourtant, la contribution de l’Afrique aux émissions de gaz à effet de serre est insignifiante. A lui seul, le continent, soit 54 pays, ne serait responsable que de 3% de ces émissions.

« La comparaison des émissions de gaz à effet de serre par personne dans un pays d'Afrique typique avec celles d'un pays européen typique montre que les Européens émettent environ 50 à 100 fois plus de gaz, et que les Américains en émettent 100 à 200 fois plus », estime GRID-Arendal, un centre qui collabore avec le Programme des NationsUnies pour l’Environnement.

Néanmoins, les effets du changement climatique sur le patrimoine et les ressources naturels du continent sont déjà notables. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) évalue que 82% de la glace qui recouvraient en 1912 le Kilimandjaro (Tanzanie) ont disparu. On estime également que le lac Tchad, que se partagent le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Nigéria, couvre aujourd’hui moins de 10% de la surface qu’il occupait dans les années 1960.

Les terres agricoles africaines sont quant à elles lourdement menacées par la sécheresse. Les rendements sont affectés par la hausse des températures et la réduction des réserves en eau, ainsi que la perte de biodiversité et la dégradation des écosystèmes. D’après la Banque mondiale, la disponibilité des eaux « bleues et vertes », respectivement issues des précipitations et des rivières, pourrait diminuer de plus de 10% d’ici à 2020 dans toute l’Afrique.

Environ 240 millions d’Africains souffrent déjà de la faim et de l'insécurité alimentaire. D’ici 2050, il suffira d’une augmentation de 1,2 à 1,9°C environ pour accroître d’entre 25 et 95% le nombre d’Africains sous-alimentés (+ 25% en Afrique centrale, + 50% en Afrique de l’Est, + 85% en Afrique australe et + 95% en Afrique de l’Ouest).

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MALI
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Superficie : 1 241 231 km²

Capitale : Bamako

Population : 17'086'022 

Croissance démographique : 3%/an

PIB (2014) : 12,07 milliards USD

PNB / habitant (2014) : 660 USD

IDH : 182è sur 188

Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB : 

agriculture (38,5%), industrie (24,4%), services (37%)

Sources (Banque Mondiale, FMI, 2014)

MALI

Engagement du pays à la réduction des Gaz à effet de serre (GES) :
-27% d'ici 2030

«Les enjeux des  changements climatiques au Mali constituent une menace potentiellement importante pour le développement socio-économique, culturel et la réduction de la pauvreté. Ils demandent des réponses globales soutenues par des politiques nationales et par l’accompagnement de changements de comportement individuels et collectifs.» affirmait M. David SAGARA, Ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, dans un discours prononcé en novembre 2012.

Les effets du changement climatique deviennent en effet une réalité quotidienne. On observe une augmentation des températures, une diminution des précipitations si l'on examine les tendances au cours des trois dernières décennies, et une progression nette de la désertification. On observe également un accroissement des  événements climatiques extrêmes, tels les sécheresses et les inondations. La variabilité du climat et le changement climatique aggravent les pressions anthropiques sur les terres, l'eau et les autres ressources naturelles. Ces pressions combinées entraînent une dégradation des ressources naturelles. Une telle situation est critique pour le Mali dont une grande partie de la population travaille dans le secteur rural, et dont les moyens de subsistance dépendent en grande partie des ressources naturelles.

Au cours des dernières années, la prise de conscience du changement climatique et de la menace qu’il représente pour la réalisation des objectifs de développement et de réduction de la pauvreté s'est introduite dans le débat public, notamment à travers les actions de la Société civile. Le moment est venu pour le pays de passer de l’étape de la sensibilisation et des déclarations politiques à la conception et la mise en œuvre effective d’une réponse cohérente aux défis climatiques.

NOS REPORTAGES AU MALI

burkina faso

Superficie : 274 500 km²

Capitale : Ouagadougou

Population : 16, 9 millions 

Croissance démographique : 3,1% 

PIB : 11,6 milliards USD

PNB / habitant (2014) : 729 USD

IDH : 183è sur 188

Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB : agriculture (33,6%), industrie (23,6%), services (42,8%)

Sources (Banque Mondiale, 2013)

BURKINA FASO

Engagement du pays à la réduction des Gaz à effet de serre (GES) :
-11,6% d'ici 2030

“Inondations fréquentes, impacts sur la biodiversité, aridité des sols, baisse des ressources en eau douce, baisse de la productivité agricole (0-2% par décennie), perte dans l’élevage, famines, déplacements des populations…". Voilà résumés en quelques mots par le media d’actualité en ligne Lefaso.net les conséquences du réchauffement et du dérèglement climatiques au Burkina Faso. L'économie est principalement basée sur l'agriculture pratiquée par plus des deux tiers de la population profondément. Preuve une nouvelle fois que lutte contre la pauvreté et contre le réchauffement climatiques sont un même combat. Tous les témoignages et études démontrent une aggravation continue des dérèglements climatiques - sécheresses comme inondations - et à un accroissement des incertitudes météorologiques. Les paysans sont de plus en plus souvent confrontés à des pluies torrentielles, qui lessivent l’humus du sol. Des sécheresses de plus en plus fréquentes endommagent les cultures d’irrigation, réduisent les récoltes et perturbent le calendrier agricole. En plus, des vents violents peuvent détruire des arbres fruitiers, éroder les sols, ensabler des cours d’eaux et aggraver les feux de brousse. Les éleveurs sont eux aussi confrontés aux répercussions des changements climatiques. Des pluies fortes et subites font grossir les ruisseaux, où des troupeaux entiers peuvent se noyer. Bon élève, le pays est l’un des moins pollueurs au monde. Si le gouvernement et les bailleurs de fond encouragent une agriculture introduisant semences hybrides et entrants chimiques régulés pour contrer les effets du réchauffement climatique, les représentants de la société civile burkinabè et d’ONG occidentales défendent une agriculture raisonnée et raisonnable basée sur des méthodes traditionnelles. 

NOS REPORTAGES AU BURKINA

Niger

Superficie : 1 267 000 km²

Capitale : Niamey

Population : 19,2 millions 

Croissance démographique : 4 % /an

PIB (2014) : 8,169 milliards USD

PNB / habitant (2014) : 441 USD

IDH : 188è sur 188

Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB : 

agriculture (37%), industrie (20%), services (44%)

Sources (Banque Mondiale, FMI, 2015)

NIGER

Engagement du pays à la réduction des Gaz à effet de serre (GES) :
-25% à -34% d'ici 2030

Pays enclavé et pour l’essentiel désertique, le Niger est l’un des pays les plus vulnérables aux changements climatiques. Cela se traduit directement sur les populations par une accès difficile à l'eau potable et l'insécurité alimentaire chronique. Depuis une dizaine d'années, les crises alimentaires qui affectent le Niger sont de plus en plus rapprochées (1 toutes les 3 ans) et de plus grande ampleur. Les conséquences sont directes sur les productions céréalières et l'activité pastorale, et donc sur la sécurité alimentaire des populations. 60% des familles nigériennes n'arrivent à couvrir que 3 à 5 mois de leurs besoins alimentaires annuels. "Le rendement du mil a baissé de moitié en 20 ans, passant en moyenne de 400 kilos à l’hectare à 200 kilos" analyse Didier Adamou Alou, enseignant-chercheur à la faculté d’agronomie à Niamey. Cela s'explique notamment par l'impact du changement climatique sur les pluies : démarrage tardif de la saison des pluies, augmentation des périodes de sécheresse, fréquences plus importantes des périodes d'inondations qui détruisent les récoltes. 

Depuis 2011, le pays a lancé l'initiative 3N ("Les Nigériens nourrissent les Nigériens") destinée à promouvoir le développement agricole durable et renforcer la résilience des systèmes agricoles et pastoraux sur le long terme et sortir progressivement du mode d’urgence.

L’instabilité politique, l’insécurité interne et frontalière sont également des facteurs aggravants qui s'ajoutent aux effets du changement climatique. Un accès restreint aux échanges ruraux provoque une rareté des denrées et une hausse des prix qui devient insupportable pour les populations. Le Niger se souvient des "émeutes de la faim " en 2008.

Les projections scientifiques prévoient une hausse des températures de 2°C d'ici 2050, et une disparité saisonnière des niveaux de précipitation : les précipitations de septembre à novembre devant augmenter de 29 %, alors que les précipitations de mars à mai devraient diminuer de 7 %, ce qui devrait affecter le calendrier et les rendements agricoles, ainsi que cycles d'élevage du bétail.

NOS REPORTAGES AU NIGER

Guinée

Superficie : 245 857 km²

Capitale : Conakry

Population : 11,75 millions

Croissance démographique : 2,5%/an

PIB (2014) : 6,57 milliards USD

PNB / habitant (2014) : 588 USD

IDH : 178è sur 188

Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB : 

agriculture (16%), industrie (46%), services (38%)

Sources (Banque Mondiale, FMI, 2014)

GUINEE

Engagement du pays à la réduction des Gaz à effet de serre (GES) :
-13% d'ici 2030

La Guinée est un des pays les plus exposés au changement climatique en Afrique. Ses côtes maritimes sont déjà exposées à la montée des eaux et la forte érosion de son littoral. Selon les différents scénarios d’élévation de température, la baisse  moyenne des précipitations sur le pays pourrait atteindre 36,4% d’ici 2050, avec pour conséquences le tarissement des rivières, l’assèchement des sols, la destruction du couvert végétal, la réduction de la production agricole, l'augmentation des maladies d'origine hydrique, en particulier dans le nord. Les répercutions sur le système forestier et agricoles –selon les régions-  seront également majeurs et conduiront inévitablement à une réduction des terres cultivables et une baisse des rendements agricoles. Le Nord-Est et le Nord-Ouest pourraient voir leur paysage de savane arborée se transformer en savane sèche suite à une réduction de pluviométrie d’environ 200mm en moyenne par an. La végétation dense pourrait disparaître dans la région du Fouta Djallon et dans les préfectures de Kérouané, Beyla, Lola et N'Zérékoré pour laisser place à de la savane arborée.  Le recul des zones forestières signifie à moyen terme un accroissement régulier de l'insolation.

L'ensemble de la sous-région pourrait être sévèrement impacté.  L’importance du transfert inter-zonal d'eau douce des zones humides vers les zones arides, grâce aux grands fleuves de la région, comme les fleuves Niger, Sénégal et Gambie, représente un élément significatif quant à la vulnérabilité. Ces derniers prennent en effet  leur source dans la chaîne de montagnes du Fouta Djallon et traversent la zone sahélienne sujette à de faibles précipitations. Ce transfert d'eau, qui permet aujourd'hui que de vastes zones du Sahel (jusqu'à 4,6 millions d'hectares) soient inondées chaque année, deviendra de plus en plus difficile et réduira les ressources agricoles.

NOS REPORTAGES EN GUINEE

RCA

Superficie : 623 000 km²

Capitale : Bangui

Population : 4,7 millions

Croissance démographique : 2%/an

PIB (2014) : 1,54 milliards USD

PNB / habitant (2014) : 335 USD

IDH : 180è sur 188

Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB : agriculture (32,9%), industrie (29,6%), services (14,3%)

Sources (Banque Mondiale, 2012)

republiquE

centrafricaine 

Engagement du pays à la réduction des Gaz à effet de serre (GES) :
-25% d'ici 2030

Le paysage de la République centrafricaine est constitué d’une savane plane et variée, avec un climat plus aride et des conditions désertiques principalement dans le nord-est. La majeure partie du pays bénéficie d’un climat tropical avec des précipitations annuelles variant de 2500 mm  dans le Sud humide à moins de 300 mm dans l’extrême Nord. Environ 45 % de la RCA est couverte de forêts. Dans le Bassin du Congo, plus de 80% des populations vivent exclusivement de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage et de la cueillette, ressources largement tributaires du climat et de la préservation de l'environnement. La disponibilité en eau et l’agriculture sont deux axes clés de la vulnérabilité de la République centrafricaine : des périodes sèches de plus en plus longues alternent avec une prévalence accrue des inondations, selon l'analyse des relevés effectués depuis 1979. Elles affectent principalement la partie sud du pays, tandis que la sècheresse est plus présente dans le nord et le nord-est. Le secteur agricole reste encore largement artisanal, sans système d’irrigation en général, et rend les récoltes entièrement dépendantes de la saison des pluies.

Les projections climatiques pour le pays montrent une augmentation de température de 1,5°C à 2,75°C d’ici 2080, avec des précipitations de plus en plus irrégulières sur les plans de la fréquence, de la durée et de l’intensité.

Le conflit qui dure depuis 3 ans a détruit une grande partie de l’infrastructure qui a contribué au développement de l’agriculture dans les zones rurales, et anéantit tous les efforts politiques et associatifs mis en oeuvre pour lutter et s'adapter. L’insécurité permanente entrave tout effort de réduction de la pauvreté ou de développement, y compris les efforts d’adaptation au changement climatique.

Les effets du changement climatique rendront -en général- la vie quotidienne encore plus difficile dans les situations de conflit et risquent de les exacerber.

NOS REPORTAGES EN RCA

Superficie : 2 345 409 km²

Capitale : Kinshasa

Population : 70 millions

Croissance démographique : +3% / an

PIB (2014) : 17,2 milliards USD

PNB par habitant (2014) : 272 USD

IDH : 180è sur 188

Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB : agriculture (40%), industrie (28%), services (32%)

 

Sources (Banque Mondiale, 2012)

republiquE

démocratique

du Congo 

Engagement du pays à la réduction des Gaz à effet de serre (GES) :
-17% d'ici 2030
RDC

La  République Démocratique du Congo entend jouer de tous ses atouts à la Cop 22. Ce pays immense, le 11° au monde, très peuplé, détient à la fois le “deuxième poumon vert” de la planète après l’Amazone et un immense potentiel hydroélectrique. Le Bassin du Congo, véritable poumon de l'Afrique subsaharienne qui contribue à la réduction des gaz à effet de serre par le phénomène d'absorption des gaz carboniques, est en situation de grand danger car une grande partie de son exploitation échappe encore à tout contrôle et ne permet pas la mise en oeuvre de stratégies de luttes efficaces. La forêt congolaise couvre 145 millions d’hectares. Elle séquestre un stock de carbone estimé à environ 40 gigatonnes, soit l’équivalent de 140 gigatonnes d’émissions potentielles de dioxyde de carbone, ce qui correspond à environ trois fois le total des émissions mondiales actuelles.

Avec son réseau hydrographique couvrant toute l’étendue de son territoire national, la RDC dispose également d’un potentiel hydroélectrique estimé à plus de 100.000 MW, avec le site d’Inga comptant à lui seul pour environ 44.000 MW (deux fois la capacité du barrage des Trois Gorges en Chine). La RDC étant un pays enclavé dans neuf pays voisins, son potentiel énergétique est en mesure de subvenir non seulement à ses propres besoins mais également à ceux de ses voisins. En outre, il est capable de contribuer à la réduction des émissions énergétiques de la région.

Malgré ces atouts, les dérèglements climatiques menacent cet immense pays. En matière d’agriculture, de ressources en eau et de zones côtières, qui induisent une forte vulnérabilité dans les domaines de la sécurité alimentaire et de la santé. Les forêts sont menacées par une surexploitation incontrôlée et les ressources en eau sont très mal employées. La moitié des Congolais n’ont toujours pas accès à l’eau potable. Les gigantesques enjeux miniers, qui sont sources d'instabilité entre différentes milices et différents pays de la sous-région redent difficiles toute action durable de stratégies d'atténuation et d'adaptation. Les ressources sont pillées sans souci de l’environnement ou d’une utilisation raisonnée et à long terme de ces ressources.

Le pays s’engage néanmoins de réduire de 17% ses émissions de gaz à effet de serre d'ci 2030. Il estime à 21,622 milliards de dollars le coût des programmes pour mettre en place ses projets et les politiques d'atténuation et d'adaptation.

NOS REPORTAGES EN RDC

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