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Migrations et Environnement : un enjeu majeur du réchauffement climatique

Plus d’un milliard de personnes sont actuellement en mouvement sur la planète, à l’intérieur des frontières de son pays d’origine ou à l’extérieur. Une personne sur sept. Les flux migratoires actuels obéissent à des formes, des itinéraires et des causes largement plus diversifiés qu’il y a seulement 30 ans. Il est encore aujourd’hui difficile de dénombrer les migrations causées par le seul facteur environnemental. On estime qu'environ 200 millions de personnes seront directement impactées par les effets du changement climatique dans leur vie d’ici 2050, et devront se résoudre à migrer.

« On » migre pour des raisons démographiques, politiques, sécuritaires, économiques, sociales, ou environnementales ; de manière temporaire ou définitive ; de manière volontaire ou contrainte ; seul (en support de la famille) ou en famille. Sans oublier la « migration de confort », à la recherche de conditions plus clémentes pour les jours de sa retraite.

Il est encore aujourd’hui difficile de dénombrer les migrations causées par le seul facteur environnemental. Il est paradoxalement plus facile de « chiffrer » les flux migratoires dans le cas de grandes catastrophes naturelles que dans les cas de phénomènes « à effet lent » (sécheresse, températures extrêmes).

D’abord parce que le phénomène en général n’est pas assez documenté, parce que les pays -notamment les pays les plus pauvres et qui sont les plus touchés- ne disposent pas des moyens statistiques suffisants, et parce qu’il est également difficile d’isoler le facteur environnemental comme seule cause de migration. Il est très souvent lié aux autres facteurs –notamment le facteur économique.

Hind Aïssaoui Bennani, Coordinatrice "Migration et Environnement" à l'Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) - Maroc

Peut on affirmer que les migrations actuelles sont une conséquence inévitable du changement climatique et de la transformation de l’environnement, avec une situation désastreuse en devenir ? Pas seulement. Mais il est maintenant établi que les effets du changement climatique vont engendrer des mouvements de population importants.

La migration organisée et anticipée peut-elle devenir une solution au changement climatique ? C’est en effet une hypothèse à envisager. Avec le risque, d’un point de vue strictement géopolitique, que ces flux soient catégorisés et instrumentalisés comme une menace pour la sécurité et la stabilité, pouvant conduire à une compétition pour les ressources naturelles, des conflits politiques et sociaux. On ignore dans le débat, et souvent volontairement, les contributions positives des migrants dans les économies locales, et dans leur pays d’origine.

« L’organisation » de flux migratoires posera également un nouveau débat : celui de la migration volontaire et la migration forcée. Peut-on forcer philosophiquement une personne à quitter son lieu de vie, parfois ancestral, au mépris de la dimension spirituelle ? Si les migrants sont vulnérables, les personnes qui choisiront l’immobilité le seront assurément davantage. Au risque d’être condamnés. De l’autre côté, on peut discerner comment le processus d’adaptation peut être utilisé à des fins détournées pour pousser au départ des communautés entières non désirées d’un territoire.


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