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Marc Ona Essangui, ONG Brainforest (Gabon)


Instaurer la transparence financière dans un Etat de droit

Marc Ona Essangui, secrétaire exécutif de l’ONG Brainforest (Gabon), 53 ans, est co-fondateur et secrétaire exécutif de l’ONG gabonaise Brainforest (« Protéger l’environnement est notre engagement »). Membre de la coalition gabonaise de la société civile « Ca suffit comme ça ! », lauréat du Prix Goldman pour l’environnement en 2009, il expose conjointement les dysfonctionnements structurels de l’Etat et les menaces qui planent chroniquement sur l’environnement au Gabon.

Le Gabon reste un producteur de pétrole assez important avec environ 250 000 barils extraits officiellement chaque jour, mais aussi un émetteur de CO2 non négligeable à l’échelle de l’Afrique (1,4 t/an/hab). Comment voyez-vous les enjeux de la COP21 pour le Gabon et pour l'ensemble du continent ?

Le Gabon est en effet un des rares pays africains qui doit surveiller ses émissions de gaz à effet de serre (GES) afin qu’elles ne dépassent pas le niveau globalement soutenable de 2,0 t/an/hab. La raison de ces émissions relativement élevées est double : d’une part, l’importance du torchage des gaz lié à l’extraction du pétrole offshore ; d’autre part la déforestation par dizaines de milliers d’hectares, remplaçant la forêt équatoriale très absorbante de CO2 par des plantations de monocultures (caoutchouc, palmeraies…) au profit de multinationales singapouriennes ou malaises qui ont reçu l’onction du gouvernement. En ce sens, il faut saluer la contribution du Gabon à la COP21, première contribution d’un pays africain déposée dès le mois d’avril 2015. Celle-ci vise à maintenir en 2025 les émissions de GES à leur niveau actuel en protégeant la forêt et en réduisant le torchage et ce, sans contrepartie financière précisément exprimée. Mais j’ai bien peur qu’il ne s’agisse là que d’un coup communicationnel à la veille d’une COP21 très médiatisée en France. Protéger la forêt signifierait en effet pour le gouvernement renoncer à des flux financiers énormes, or jusqu’à présent l’Etat gabonais ne nous a pas habitués à ce type de comportement. « Le Gabon est un des rares pays africains qui doit surveiller ses émissions de gaz à effet de serre afin qu’elles ne dépassent pas le niveau globalement soutenable de 2,0 t/an/hab »

Pouvez-vous en donner des exemples ? Quelles actions avez-vous mené pour tenter d’y remédier ?

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