24 heures de plus pour présenter un projet d'accord final sur le climat
Après une nouvelle rude nuit de négociations à huit clos, les 195 pays réunis au Bourget n’ont pas réussi à effacer leurs divergences de fonds. Le Président de la COP21 –Laurent Fabius- a annoncé au petit matin le report de la présentation d’un accord sur le climat de 24h. "Nous sommes presque au bout du chemin, je suis optimiste", a-t-il rassuré sur l’issue des débats.
Malgré une unite affichée durant deux semaines de devoir conclure “sans attendre” un accord ambitieux, les tensions ont ressurgi après la présentation d'une nouvelle ébauche d'accord mercredi soir qui laissait en suspens trois sujets les "plus complexes" : la "différenciation" (répartition des efforts entre les pays développés et en développement), les "financements" et "l'ambition" de l'accord.
Sur ce dernier point, le projet fixe désormais un objectif de réchauffement de la planète "bien en-deçà" de 2°C par rapport au niveau pré-industriel et "la poursuite des efforts pour limiter la hausse à 1,5°C". Cette demande émane de la centaine de pays insulaires les plus impactés par la montée des oceans qui se sont très vigoureusement opposés aux pays grands producteurs de pétrole et de gaz comme l’Arabie Saoudite et la Russie. Cette disposition est une veritable avancée qui laissait presage un “accord à 3°c” selon les feuilles de route remis par les 195 pays en amont des négociations.
Le nouveau projet d’accord propose également le principe d'une révision obligatoire de ces objectifs tous les cinq ans, avec une première revision à 2025. Beaucoup trop tard, critiquent les ONG.
Côté finances, le pré-accord précise que l'enveloppe de 100 milliards de dollars par an que les pays riches ont promis de verser aux pays du Sud à partir de 2020 est un "plancher" et que les pays développés présenteront "périodiquement" des "objectifs quantifiés". Une disposition critiquée par l'Union européenne, les Etats-Unis ou l'Australie, qui la jugent “trop en faveur des pays en développement", a estimé Pascal Canfin, ancien ministre français et expert du centre de recherches américain WRI.