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COP21 : un accord "historique, équitable et ambitieux"


Un projet d'accord final a finalement été adopté samedi soir vers 20h par les délégués des 195 pays de la conférence de l'ONU, après deux semaines de négociations parfois âpres et un report de 24 heures. Le projet d'accord est "juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant" a commenté le Président de la COP21 Laurent Fabius. Très applaudi par les délégués réunis au Bourget en séance plénière, le Ministre visiblement ému a salué un accord historique visant à contenir le réchauffement climatique qui menace la planète. Quels sont les grands principes de ce texte ?

Premier constat : L'accord est ambitieux. Il propose de contenir le réchauffement "bien en-deçà de 2°" et de "s'efforcer de le limiter à 1,5. Un plafond qui permettrait de réduire significativement les risques et les impacts du changement climatique. Cet objectif de 1,5°C était une revendication de plus d'une centaine de pays, les plus vulnérables aux impacts du réchauffement notamment les pays d’Afrique et les iles du Pacifique menacées d’être submergées.

Second point : cet accord est juridiquement contraignant ce qui signifie que les pays doivent se conformer aux objectifs de ce document.

Troisième point : la question du financement. L’accord promet 100 milliards de dollars chaque année pour aider ceux du Sud à financer leurs politiques climatiques. Il s’agit d’«un plancher pour l’après 2020». «Un nouvel objectif chiffré devra être défini au plus tard en 2025».

Quelles réactions ?

Cet accord a été salué par la coalition "LMCD" qui réunit une vingtaine de pays en développement (Chine, Inde, Arabie saoudite, Malaisie, Venezuela, Iran, etc.). Le projet semble également bien accueilli par des ONG comme Greenpeace pour qui cet accord porte un coup aux énergies fossiles notamment au pétrole. Les organisations altermondialistes comme ATTAC et Alternatiba sont pour leur part plus réservées et regrettent que l'accord ne prévoit aucun chiffre sur les engagements des réductions des gaz à effet de serre, ou sur les pertes et dommages que les pays industrialisés devraient verser pour leur responsabilité historique.

Les négociateurs africains se disent aussi satisfaits. À l’image de Tosi Mpanu Mpanu, négociateur en chef de la République démocratique du Congo, qui a estimé que “l’ on peut rentrer à la maison heureux".

"Nous sommes venus pour certaines choses ici, du financement, de l'ambition (...), du juridiquement contraignant, et apparemment beaucoup de ces choses-là semblent être contenues dans l'accord".

Et maintenant ?

Le texte ne devrait être signé que dans quelques semaines, début 2016 et devrait entrer en vigueur au 1er janvier 2020. Pour que le texte soit appliqué, il faut qu'au moins 55 % des parties représentant entre 55 à 70 % des émissions de gaz à effet de serre le "ratifient", "l'approuvent" ou "l'acceptent". La prochaine édition de la COP COP22 se tiendra à Marrakech, au Maroc, en novembre 2016.

Ecoutez Laurent Fabius


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